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Psycho

La pédagogie Montessori

Nous avons tous, ou presque, déjà entendu parler de la méthode Montessori. En revanche, très peu d’entre nous sommes capables d’expliquer concrètement en quoi elle consiste. Voici une synthèse érudite pour les plus curieux…

ORIGINE

La pédagogie Montessori a été développée au début du xxe siècle par Maria Montessori, première femme médecin en Italie. Directrice de différents établissements pour enfants, Maria Montessori a eu tout le loisir de les voir évoluer et se développer. C’est à partir de ces observations qu’elle a pensé, expérimenté, puis théorisé sa pédagogie de manière scientifique

LA THÉORIE DE MARIA MONTESSORI

L’enfant apprend par lui-même, selon un processus naturel, à son rythme. pourvu qu’il soit dans un environnement propice et accompagné par un éducateur qui sache s’adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant. Ainsi, selon Maria Montessori, l’enfant entre 0 et 6 ans absorbe naturellement tout ce qui l’entoure. Cet « esprit absorbant » est guidé par des « périodes sensibles » au cours desquelles il se tourne instinctivement vers certains aspects de son environnement. L’enfant traverse ainsi 6 « périodes sensibles » : celle de l’ordre, du mouvement, du langage, du raffinement sensoriel, des petits objets, de la vie sociale.
L’important, selon Maria Montessori, est donc de créer des conditions, dans l’environnement de l’enfant, qui répondent à ces périodes sensibles et de lui proposer des activités adaptées.

LES PRINCIPES

De ce fondement découlent les 7 principes qui sont au cœur de la pédagogie Montessori dans les écoles

1. La liberté
Les enfants bénéficient au sein de la salle de classe d’une grande liberté, mais dans un cadre défini et hautement structuré.
• Liberté de mouvements : l’enfant est libre de se déplacer comme et quand il le souhaite, mais il doit le faire calmement afin de ne pas déranger l’activité des autres enfants.
• Liberté de communiquer : l’enfant apprend à communiquer discrètement, sans déranger d’enfant ou d’adulte et en respectant les codes sociaux (ne pas couper la parole, parler sans crier, etc.)
• Liberté de choisir son activité : l’enfant choisit son activité parmi celles qui lui ont été proposées par l’éducateur (et qui correspondent donc à ses besoins individuels).

2. L’activité structurée autonome
Les activités sont présentées à l’enfant en différentes séquences ordonnées logiquement, qu’il réalise ensuite en autonomie et sur laquelle il obtient un retour d’information immédiat. Ces activités dites « structurées autonomes » permettent de révéler la capacité naturelle de l’enfant à l’autodiscipline : lorsque l’enfant obtient un feedback instantané sur l’action réalisée, il ajuste son geste et progresse spontanément, sans intervention directe de l’adulte. C’est pourquoi chaque matériel Montessori est autocorrectif et dénonce immédiatement l’erreur. Cette approche permet à l’enfant de prendre confiance en lui, parce qu’il se sent capable de faire seul et de s’autoévaluer.

3. Agir de façon indirecte
Maria Montessori préconise d’agir le moins possible directement sur l’enfant, mais plutôt sur tout ce qui l’entoure. Lorsque l’éducateur propose une solution à l’enfant, celle-ci est, la plupart du temps, indirecte et mesurée. Par exemple :
• Pour faire en sorte qu’il parle moins fort : baisser la voix, pour l’inciter à en faire de même au lieu de lui ordonner de le faire.
• Pour favoriser l’attention : plutôt que d’exiger le calme et l’écoute, créer des sources d’intérêt pour l’enfant, car c’est de l’intérêt que découle l’attention et, donc, la concentration.

4. Respecter le rythme de chacun
Le rythme de chaque enfant peut varier en fonction des moments de la journée, de l’activité et des différentes périodes de son développement. C’est pourquoi, dans les écoles Montessori, il n’y a pas de classes, mais des environnements (« ambiances ») organisés pour des enfants qui se situent dans les mêmes stades de développement : 0-3 ans, 3-6 ans, 6-9 ans et 9-12 ans.
Cela permet :
• à chacun d’avancer à son rythme sur trois années, dans un environnement adapté aux besoins de sa tranche d’âge ;
• de favoriser la sociabilité et la coopération entre enfants grâce aux âges mélangés. La tendance naturelle des enfants à la coopération et à l’entraide est ainsi satisfaite : les grands aident spontanément les plus petits, qui, eux, recherchent activement l’aide et le soutien des plus âgés.

5. Apprendre par l’expérience
L’appropriation d’un concept passe automatiquement par une expérience concrète, en lien avec le quotidien de l’enfant.

6. L’activité individuelle
Ce principe découle des deux derniers énoncés : l’activité individuelle est le meilleur moyen de pouvoir apprendre à son rythme et par l’expérience. Toutefois, pour certaines activités, et dans des situations de tutorat spontané, les enfants travaillent à deux ou trois.

7. L’éducation : une aide au développement de l’enfant
Selon Maria Montessori, l’éducation doit être pensée comme une aide au développement de l’enfant. Elle doit satisfaire et accompagner les besoins inhérents à chaque tranche d’âge, en créant des conditions adaptées dans l’environnement de l’enfant, qui susciteront son enthousiasme et entretiendront son désir d’expérimenter. Ces prédispositions pédagogiques optimiseront le développement du potentiel humain de chaque enfant, lui permettant de s’épanouir de façon harmonieuse, individuellement et socialement.

LE RÔLE DE L’ÉDUCATEUR

Il a 3 missions essentielles :
• observer les enfants, pour offrir une réponse pédagogique pertinente au regard des rythmes, intérêts et spécificités individuels ;
• être le garant de l’ambiance : celle-ci doit toujours être ordonnée et calme pour protéger l’activité autonome et la concentration de l’enfant. Pour cela, l’éducateur doit avoir développé un certain « savoir-être » : la patience, la confiance et l’humilité. Il doit accepter d’être guidé par l’enfant pour l’accompagner au mieux dans sa grande conquête de l’indépendance ;
• connaître les particularités des stades de développement des cycles de concentration de l’enfant afin que l’intervention soit pertinente et utile à l’enfant. Par exemple, selon Montessori, les enfants ont des cycles de travail de 3h qui se découpent en trois phases : un petit travail, un temps de repos, puis un grand travail ; il est donc important de bien les connaître pour ne pas les interrompre.

LE MATÉRIEL PÉDAGOGIQUE MONTESSORI 

• est scientifiquement élaboré ;
• est sensoriel : il permet aux enfants de sentir un concept de façon concrète avant de l’appréhender de façon abstraite ;
• est esthétique : le matériel doit les séduire, leur donner envie de l’utiliser ;
• est adapté à la force et à la taille de l’enfant, ce qui développe sa confiance en lui ;
• isole les qualités : le matériel intègre une seule difficulté par activité (par exemple : si les enfants travaillent sur les formes, toutes les formes seront de la même couleur) ;
• contient son propre contrôle de l’erreur afin que l’enfant puisse se corriger lui-même ;
• est en un seul exemplaire dans la classe, et en libre-service.
La 1ère utilisation est toujours accompagnée par l’éducateur, qui montre aux enfants, lentement, comment faire, avec des gestes très précis.

BIOGRAPHIE DE MARIA MONTESSORI

Maria Montessori naît en 1870 en Italie et devient, en 1897, la première femme diplômée de médecine en Italie. Elle poursuit ensuite des études de biologie, de psychologie et de philosophie entre la France, l’Angleterre et l’Italie. Elle débute sa carrière en travaillant avec des enfants handicapés et s’aperçoit vite qu’ils ont plus besoin d’une aide pédagogique que médicale. Elle développe ainsi tout un matériel qui leur est adapté, en s’inspirant des travaux des docteurs Itard et Séguin. Les enfants font des progrès fulgurants, et pour certains passent avec succès les mêmes examens que des élèves sans handicap. Face à cette réussite, Maria Montessori commence, dès 1901, à réfléchir à une pédagogie pertinente pour tous les enfants. On lui offre l’opportunité, dès 1907, de créer une école dans le quartier défavorisé de San Lorenzo, à Rome : la Casa dei Bambini devient alors un laboratoire d’expérimentation où Maria Montessori construit et éprouve sa méthode. Les progrès des enfants sont si impressionnants que l’établissement devient vite célèbre : dès 1909, les visiteurs affluent du monde entier pour lui rendre visite et demandent à Maria Montessori d’écrire sur sa méthode. En réponse à ces sollicitations, elle crée un cours d’éducateurs, qui devient international dès 1913. Elle meurt en 1952, aux Pays-Bas. Maria Montessori a été largement reconnue dans le monde entier :
– Elle a été décorée de la Légion d’honneur en 1947 par Léon Blum, qui lui dira à cette occasion : « Vous m’avez appris ce qu’est la liberté. »
– Elle a été nominée 3 fois pour le prix Nobel de la paix, entre 1949 et 1951.
– La présentation de sa pédagogie et de ses résultats fut ovationnée à l’Unesco.
– Elle était représentée sur le dernier billet de 1 000 lires italiennes.

AUJOURD’HUI
Dans le monde…
Il existe plus de 22 000 écoles Montessori dans le monde (sans compter les écoles d’inspiration montessorienne qui sont innombrables, notamment en Inde : plus 45 000 pour le seul État de Tamil Nadu !), dont :
– 5 000 écoles aux États-Unis (dont 200 sont publiques),
– 4 000 au Japon,
– 1 000 en Allemagne,
– 800 au Royaume-Uni et en Irlande.
La pédagogie Montessori est très répandue aux Pays-Bas et a fortement inspiré le système éducatif de la Finlande, qui arrive en tête de chaque évaluation PISA* depuis l’an 2000.
*Le Programme For International Student Assessment (PISA), conçu par l’OCDE et qui a lieu tous les 3 ans, évalue les compétences acquises par les élèves de 15 ans et permet, indirectement, de classer les systèmes éducatifs des pays selon leur « efficacité ». Les scores de la France sont en dessous de la moyenne de l’OCDE, et en régression depuis l’an 2000.

… et en France
Il n’existe environ que 60 écoles Montessori, toutes privées, et dans l’immense majorité hors contrat. La scolarité n’étant pas du tout prise en charge par l’État, elle repose entièrement sur les parents, ce qui leur revient très cher : environ 5 500 € par an. Mais ramené à l’échelle des dépenses de l’État, ce tarif est loin d’être astronomique : un élève, dans l’Éducation nationale, en maternelle coûte actuellement à l’État environ 4 970 € par an (source : site du ministère de l’Éducation, chiffre 2007).

Découvrir aussi :
Montessori à la maison 
Montessori appliqué aux voyages 

Commentaires (1)

  • Célinele 8 février 2016

    Mon loulou fera sa 1er rentrée en septembre dans une maternelle Montessori... Effectivement, c'est un coût... Mais la pédagogie Montessori nous parle tellement... Il y a tant de bénéfices pour l'enfant, qu'on a pas hésité très longtemps !

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